Une mobilisation « citoyenne » aux contours flous
Le mouvement du 10 septembre se revendique comme une initiative citoyenne, née au printemps dernier. Son slogan – « Indignons-nous, bloquons tout » – illustre bien son ambition : fédérer les colères sociales autour d’actions visibles et percutantes.
Parmi les participants annoncés, on retrouve des anciens Gilets jaunes, des sympathisants de partis de gauche comme La France insoumise (LFI), mais aussi des militants syndicaux, notamment de la CGT et de Solidaires. Cette convergence des luttes inquiète les autorités, car elle pourrait favoriser des actions éclatées, imprévisibles et parfois spectaculaires.
Selon une note des services de renseignement, environ 100 000 personnes pourraient participer à cette journée d’action. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a reconnu que des incidents pouvaient survenir, tout en affirmant ne pas craindre « un mouvement d’ampleur ». Les préfets ont toutefois été invités à réagir « avec fermeté » en cas de débordements.
Les grèves du 10 septembre : secteurs impactés
De nombreux syndicats voient cette journée comme une première étape avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre. La CGT appelle à multiplier les débrayages et grèves locales, tandis que Solidaires souhaite que « tout soit bloqué » ce jour-là. À l’inverse, la CFDT et Force ouvrière (FO) ont refusé de s’associer au mouvement.
Les secteurs susceptibles d’être touchés sont variés :
Fonction publique : des grèves pourraient affecter les services administratifs.
Éducation nationale : enseignants et personnels éducatifs pourraient débrayer.
Santé : des perturbations sont possibles dans les hôpitaux.
Commerces et grande distribution : certaines enseignes pourraient voir leur fonctionnement ralenti.
Services urbains : les éboueurs sont également appelés à participer.
Transports : perturbations ferroviaires, routières et aériennes
Les transports figurent parmi les secteurs les plus touchés par cette mobilisation :
SNCF : la CGT-Cheminots et SUD-Rail appellent à la grève le 10 septembre. L’Unsa et la CFDT Cheminots prévoient, elles, une grève plus massive le 18 septembre.
RATP et transports régionaux : le syndicat La Base, influent parmi les conducteurs de RER en Île-de-France, a déposé un préavis de grève. À Bordeaux, la CGT TBM a également annoncé un mouvement couvrant l’ensemble du personnel.
Transport aérien : SUD Aérien et la CGT Air France appellent à bloquer les aéroports, ce qui pourrait entraîner d’importantes perturbations pour les voyageurs.
Ces actions laissent présager un fort ralentissement des déplacements dans les grandes agglomérations et sur l’ensemble du territoire.
Manifestations et rassemblements annoncés
Des rassemblements populaires sont déjà programmés dans de nombreuses villes françaises. Parmi les rendez-vous annoncés :
Île-de-France : Saint-Denis (11h), Versailles (10h30).
Province : Bordeaux (11h, place des Quinconces), Pau (11h, place Royale).
Ces rassemblements ne prendront pas toujours la forme de défilés traditionnels. Certains groupes annoncent vouloir coordonner des actions ponctuelles (blocages, filtrages, opérations péages gratuits) depuis ces points de rendez-vous.
Le mouvement pourrait même débuter dès le lundi 8 septembre au soir, en lien avec des mobilisations politiques prévues à l’Assemblée nationale.
Blocages et actions symboliques
L’un des volets les plus redoutés par les autorités reste celui des blocages. Les discussions qui circulent sur Telegram évoquent des actions variées :
blocages routiers et coupures de circulation,
opérations péages gratuits sur les autoroutes,
filtrages autour des aéroports,
actions ciblant les dépôts pétroliers et la grande distribution.
Des actions de sabotage symbolique (radars, distributeurs de billets) sont également mentionnées, bien que leur ampleur reste incertaine.
Lycées, universités et mobilisation de la jeunesse
La jeunesse pourrait jouer un rôle clé dans cette mobilisation. Le député Louis Boyard (LFI) a encouragé les étudiants et lycéens à participer. L’Union syndicale lycéenne (USL) appelle explicitement au blocage des établissements scolaires, renforçant la dimension intergénérationnelle du mouvement.
Les agriculteurs rejoignent la contestation
La Confédération paysanne, troisième syndicat agricole français, a confirmé sa participation au mouvement du 10 septembre. Son porte-parole, Thomas Gibert, estime que ce rendez-vous est l’occasion de converger avec d’autres luttes sociales, contrairement à la FNSEA qui reste en retrait.
Les agriculteurs pourraient donc organiser des actions visibles, comme des blocages de routes ou de sites logistiques, pour renforcer la pression.
Conclusion : une journée à fort potentiel de perturbation
La mobilisation du 10 septembre 2025 s’annonce multiple et imprévisible. Entre grèves, blocages, manifestations et actions citoyennes, de nombreux secteurs risquent d’être perturbés, notamment les transports, l’éducation, la santé et l’agriculture.
Même si l’ampleur réelle de ce mouvement reste incertaine, les autorités anticipent des actions spectaculaires et un climat social tendu. Les citoyens, eux, devront s’attendre à une journée de fortes perturbations sur l’ensemble du territoire français.