Un appel à la grève lancé dès le 5 mai
Les syndicats de cheminots, notamment SUD-Rail, ont déposé plusieurs préavis de grève pour le mois de mai 2025. Dès le lundi 5 mai, les agents commerciaux seront les premiers à cesser le travail. Cette mobilisation sera suivie par celle des établissements du Matériel le 6 mai, puis des conducteurs et conductrices le 7 mai. Les contrôleurs, quant à eux, se mettront en grève du 9 au 11 mai, une période stratégique incluant le pont du 8 mai.
Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de SUD-Rail, a tiré la sonnette d’alarme sur France Info : « On s’achemine vers une semaine noire sur le pont du 8 mai ». Selon lui, la mobilisation pourrait paralyser une grande partie du trafic ferroviaire national, compliquant les déplacements des voyageurs à une période traditionnellement chargée.
Des revendications salariales et des conditions de travail en cause
À l’origine de ce mouvement social : des négociations infructueuses avec la direction de la SNCF. Les syndicats réclament notamment une revalorisation des salaires, dénonçant des augmentations jugées insuffisantes malgré les résultats financiers positifs de l’entreprise. En 2024, la SNCF a enregistré un bénéfice net de 1,56 milliard d’euros, un chiffre record qui passe mal auprès des cheminots.
SUD-Rail exige notamment une hausse de 100 euros mensuels de la prime de travail pour les contrôleurs. De plus, l’organisation dénonce une dégradation des conditions de travail, avec des plannings jugés de plus en plus imprévisibles et difficiles à concilier avec une vie personnelle stable.
Dans les colonnes du Parisien, Fabien Villedieu n’a pas mâché ses mots : « Dès le début, la DRH de la branche Voyages nous a dit qu’il n’y aurait pas d’évolution sur la rémunération. Quant aux plannings, elle propose seulement la mise en place d’ateliers de travail. C’est du foutage de gueule ».
Une direction inflexible face aux grévistes
La SNCF, de son côté, campe sur ses positions. Elle met en avant une augmentation salariale moyenne de 2,2 % pour 2025. Une hausse que les syndicats jugent trompeuse. « Les 2,2 % incluent les progressions automatiques d’échelons et l’ancienneté. Pour un cheminot sans évolution de carrière, l’augmentation sera en réalité de seulement 1 % », précise Fabien Villedieu.
Malgré les appels au dialogue lancés par le ministre des Transports, Philippe Tabarot, qui souhaite « un retour à la raison » de la part des syndicats, les discussions semblent aujourd’hui totalement bloquées. Selon SUD-Rail, la direction propose uniquement la constitution de groupes de travail et la réalisation d’un audit dont les résultats ne seraient connus qu’en septembre prochain, bien loin des attentes immédiates des salariés.
Des perturbations majeures attendues en mai
Face à la multiplication des préavis de grève, les voyageurs doivent se préparer à de fortes perturbations sur l’ensemble du réseau SNCF dès le 5 mai. Cette mobilisation pourrait affecter aussi bien les TGV, les Intercités que les TER, notamment durant la période stratégique des ponts du 8 et du 9 mai.
Avec un calendrier social chargé et des positions très éloignées entre syndicats et direction, l’hypothèse d’un mois de mai 2025 paralysé par les grèves ferroviaires semble de plus en plus probable. Les usagers, eux, croisent les doigts pour que les négociations reprennent rapidement et permettent d’éviter le pire.