Un mois de mai moins festif pour les Français ?
Le mois de mai est synonyme, pour de nombreux Français, de jours fériés et de ponts bien mérités. Ces pauses permettent souvent de profiter de longs week-ends en famille ou entre amis, de partir en vacances ou simplement de se reposer avant l’été. Mais en 2026, cette tradition pourrait bien être bouleversée. Le gouvernement envisage en effet de supprimer deux jours fériés emblématiques : le lundi de Pâques et le 8 mai. Cette proposition, portée par François Bayrou dans le cadre d’un plan de relance économique, suscite déjà de vives inquiétudes auprès des familles, des salariés et des professionnels du tourisme.
Si cette mesure n’est pas encore définitivement adoptée, elle pourrait profondément transformer l’organisation des congés au printemps et réduire les fameuses opportunités de ponts qui rythment la vie professionnelle des Français.
Quels jours fériés seraient concernés par cette suppression ?
Deux dates essentielles du calendrier sont visées par cette réforme. Le lundi de Pâques, qui tombe en 2026 le 6 avril, et la journée du 8 mai, dédiée à la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, prévue ce jour-là un vendredi. Ces suppressions toucheraient ainsi à la fois une fête religieuse et une date à forte valeur historique.
En revanche, le jeudi de l’Ascension et le lundi de Pentecôte resteraient fériés. Il est à noter que le lundi de Pentecôte, bien que férié, est parfois travaillé dans le cadre de la journée de solidarité, selon les accords en vigueur dans les entreprises.
Des conséquences pour les familles, les salariés et le secteur du tourisme
La disparition de ces deux jours fériés ne serait pas sans impact. Les familles françaises, qui planifient souvent leurs vacances plusieurs mois à l’avance, pourraient être contraintes de revoir leur organisation. Pour beaucoup, ces ponts sont l’occasion de s’échapper du quotidien, de rendre visite à des proches ou de partir quelques jours à l’étranger. Leur suppression limiterait ces possibilités et risquerait de peser sur le moral des actifs.
Côté budget, les salariés devraient désormais poser des jours de congés payés pour pouvoir bénéficier de longs week-ends en mai, ce qui pourrait restreindre les périodes de repos disponibles dans l’année. Les parents pourraient également rencontrer des difficultés pour la garde de leurs enfants, en particulier si les établissements scolaires restent fermés ou appliquent un calendrier spécifique.
Les professionnels du tourisme tireraient également un trait sur une période stratégique. En mai, hôtels, campings, gîtes et parcs d’attractions enregistrent habituellement une hausse de fréquentation grâce aux week-ends prolongés. Une telle réforme engendrerait une baisse de chiffre d’affaires, surtout pour les acteurs situés dans les zones touristiques prisées.
La suppression des jours fériés : un débat qui divise
Au-delà de l’impact économique et social, la suppression de ces jours fériés soulève des questions d’ordre symbolique et patrimonial. Le 8 mai est un moment de recueillement et de mémoire collective, marquant la victoire de 1945. Le lundi de Pâques, quant à lui, est ancré dans les traditions familiales et religieuses, notamment pour les catholiques qui célèbrent la Résurrection de Jésus.
Pour l’instant, cette mesure fait partie d’un plan de redressement national présenté par François Bayrou, mais elle n’a pas encore été adoptée. Le sujet sera discuté avec les partenaires sociaux dès l’automne 2025. Syndicats, acteurs du tourisme et de nombreux citoyens comptent bien faire entendre leur voix pour préserver ces moments de pause si chers à la culture française.
Par ailleurs, certaines pistes de compensation sont déjà évoquées, comme l’octroi de jours de RTT supplémentaires ou de congés compensatoires pour limiter les effets de cette suppression sur les salariés.
Conclusion : vers la fin des longs week-ends de mai ?
Si la suppression de ces deux jours fériés se confirme, le mois de mai 2026 pourrait bien perdre de sa saveur. Les Français devront alors repenser leur manière de prendre du repos et les professionnels du tourisme redoubler d’ingéniosité pour attirer les visiteurs. Le débat promet d’être animé dans les prochains mois, entre impératifs économiques et préservation du patrimoine culturel et historique.